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régulier. Ce ne sont que des mornes et des gorges ; les chemins et les ravins y font mille détours sur des plans plus ou moins inclinés. On n’y cultive guère que le cafier, en sorte qu’elle est fort ombragée et offre au peintre de beaux paysages. Vers le centre de sa profondeur, et près de l’habitation de Doley, se trouvent plusieurs fontaines minérales thermales fort renommées, dont je parlerai ailleurs. La vue est bornée de toutes parts par de hautes montagnes, excepté du côté de la mer où cette vallée s’ouvre dans un seul endroit et laisse apercevoir les Saintes et la Dominique. On ne s’y sent pas fortement ému comme sur les sites dont j’ai parlé ; mais on s’y trouve plongé, malgré soi, dans une rêverie douce et mélancolique.

Il est dans ce genre beaucoup d’autres lieux qui mériteraient bien être décrits ; mais ces détails, encore une fois, ne pouvant intéresser que les personnes qui les ont parcourus, je les supprime. Cependant, il en est un que je ne puis passer sous silence, tant à cause des souvenirs agréables qu’il me rappelle que pour sa réelle beauté. C’est la vallée du Tronchain, située à l’extrémité sud-est du quartier des Trois-Rivières, et beaucoup plus élevée au-dessus du niveau de la mer que celle dont je viens de parler.