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Après avoir parcouru une étendue de terrain assez sauvage et peu cultivée, on arrive sur une éminence où l’on jouit d’une vue vraiment magnifique. En portant ses regards sur la mer, on découvre les Saintes, une partie de la Dominique, Marie-Galante et la Désirade. En les abaissant, ils planent sur la vallée.

Cette vallée est formée par la chaîne de la Madeleine. C’est de son sein que s’élève la Petite-Montagne, entièrement isolée et cultivée jusqu’au tiers de sa hauteur. Plantée en cafiers, elle offre des ombrages délicieux et des inégalités sans nombre. Tantôt les chemins se dirigent en ligne droite sur des surfaces inclinées, et tantôt ils serpentent dans des gorges profondes. La première, et sans doute la plus belle habitation qu’on y rencontre, est celle de madame Cutler. Elle est fort agréablement située au pied de la masse principale de la Madeleine ; près de la maison de maître est un beau bassin, ouvrage de la nature, rempli d’une eau limpide et fraîche, amenée de la montagne par de petits ruisseaux, qui, avant de s’y joindre, roulent en murmurant sur un sol pierreux. Cette habitation est assise sur un plateau qui domine le reste de la vallée. C’est un des plus agréables séjours de la colonie. Là vivent, au soin de la piété et de la vertu,