Tu les as cueillies ?
Eh ! non, c’est de la dot.
Très-bien, très-bien, par Dieu !
Et un autre de bons glands[1].
À merveille, mon garçon ! — Allons, viens çà ; je veux que Laura te voie avec ton chapeau et ta veste neuve.
Il n’est pas besoin de l’aller trouver, la voici qui vient.
Bonjour, Laura.
Ne m’approche pas.
Elle est toute troublée de te voir avec tes habits de gala.
Tu ne veux donc pas m’embrasser ?
Moi, que j’embrasse des hommes mariés !
Allons, fillette, pas de façons.
Oublie, je t’en prie, nos querelles passées. Je n’en suis pas moins sûr pour cela. À présent, je t’aime uniment et de bon cœur ; et je t’apporte deux cruches pleines de miel et de confitures, ainsi qu’un fromage tout entier.
Il faut donc absolument que je t’embrasse ? (Bas, à Tamiro.) Je te déteste.
Embrasse-moi, Laura. (Bas, à Laura, en l’embrassant.) N’aie pas peur, je ne te serrerai pas trop fort.
Que Dieu les bénisse !
« Qui bien aime, tard oublie. »
- ↑ Il y a en Espagne des glands qui ont un goût assez semblable à celui de nos marrons et qu’on mange crus ou rôtis.
