Le proverbe a été fait exprès pour eux.
Ne serait-ce pas là, par hasard, Martin, le nouveau garçon ?
Oui, c’est moi-même.
Je suis votre affectionné.
Moi, je suis votre serviteur.
Vive Dieu ! vous avez l’air robuste.
Mais je le suis passablement. Je soulève sans peine un bon sac. Si vous voulez parier avec moi un réal, ou si quelqu’un ici veut parier pour vous, je vous donne deux pas d’avantage à la barre ou à la pierre.
Il y a un mois que je vous en aurais donné trois, et non pas deux ; mais à présent je ne pourrais pas soulever une paille.
Comment ! un mois de mariage vous aurait affaibli à ce point ?
Je ne me sens plus la même vigueur. Cela vous change bien un homme d’entrer en ménage !
En voilà assez, Martin. Ce n’est pas le moment de discourir. Les sacs sont-ils chargés ?
Nous en avons six sur trois mules. À qui dites-vous qu’ils sont destinés ?
À la duchesse Celia.
Je n’ai pas autre chose à faire qu’à les remettre en sa maison ?
Rien de plus. — Venez, mes enfants, l’heure du dîner se passe. — Melampo, cours dire que l’on apprête la table.
Oui, pour célébrer l’arrivée de Tamiro !
Il ne cessera jamais de grogner. — Marchons, Tamiro, nous avons à causer ensemble.
Je ne hais pas de causer en mangeant.
