rez donc, sot que vous êtes ! courez au plus vite, et voyez quel est l’homme qui vient de sortir du salon.
Du salon ?
Marchez, et répondez en obéissant !
J’y cours.
Sachez qui c’est. (Fabio sort.) Vit-on jamais pareille trahison ?
Bien que j’aie entendu votre voix, je ne pouvais croire que ce fût votre seigneurie qui appelât à une heure aussi avancée.
Vous avez une tranquillité admirable !… Vous vous couchez de bonne heure, vous vous levez à votre aise, et puis vous courez tout doucement. Des hommes pénètrent dans ma maison et presque dans mon appartement, car je les ai entendus comme s’ils y étaient (je ne puis concevoir une telle insolence), et vous, en digne écuyer, tandis que je me désespère, vous m’écoutez froidement, bouche béante !
Comme j’avais l’honneur de le dire à votre seigneurie, je ne croyais pas que ce fût elle qui appelât à cette heure-ci.
Retournez-vous-en ; on nous aura entendus… Et d’ailleurs vous pourriez prendre mal.
Mais, madame…
Je n’ai rien vu de tel : il a fui comme un oiseau.
Avez-vous reconnu ?
Quoi donc ?
Le manteau brodé d’or qu’il portait.
Quand donc ? lorsqu’il descendait l’escalier ?
En vérité ! les hommes de ma maison feraient d’excellentes duègnes !