Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/145

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Frondoso.

Ah ! monseigneur, ce serait indigne de votre sang, de votre nom.

Le Commandeur.

Qu’on se hâte ! — Allez le pendre au premier créneau.

Frondoso.

Jamais, croyez-le, jamais je n’ai eu l’intention de vous tuer.

On entend du bruit.
Florez.

J’entends du bruit.

Le Commandeur.

Qu’est-ce donc ?

Florez.

Il nous faudra surseoir à l’exécution de votre sentence.

Ortuño.

Voilà qu’on brise les portes.

Nouveau bruit du dehors.
Le Commandeur.

Quoi ! la porte de ma maison !… d’une maison qui appartient à la commanderie !

Florez.

Tout le peuple se précipite en masse.

Juan, du dehors.

Rompez, renversez, brisez ces portes. Si elles résistent, mettez-y le feu.

Ortuño.

Il est difficile de contenir une insurrection populaire.

Le Commandeur.

Quoi ! le peuple est soulevé ?

Florez.

Déjà leur fureur a renversé les portes.

Le Commandeur.

Déliez ce jeune homme. — Va, Frondoso, va calmer cet insolent alcade.

Frondoso.

J’y vais, seigneur ; car c’est leur attachement pour moi qui les a soulevés.

Il sort.
Mengo, du dehors.

Vivent Ferdinand et Isabelle ! et meurent les traîtres !

Florez.

Seigneur, au nom du ciel, qu’on ne vous trouve pas ici !

Le Commandeur.

Cette chambre est bien défendue, et s’ils éprouvent de la résistance, ils ne tarderont pas à se lasser.