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dans le sac de quelqu’un d’entre nous, quel que soit le coupable, qu’il meure !

Putiphar.

Ouvrez-les tous l’un après l’autre.

Bato.

Moi, je défais le sac de Benjamin. (À part.) Car c’est de lui que je suis le plus sûr. J’en répondrais sur ma tête.

Ruben.

Oui ! que le coupable meure ; et si ce n’est assez, que votre prince nous retienne tous comme esclaves.

Un Soldat.

La voici ! voici la coupe !

Ruben.

Où donc est-elle ?

Le Soldat.

La voici. C’est le plus jeune qui l’avait mise en lieu de sûreté.

Ruben.

Benjamin !

Benjamin.

Pourquoi me regarder ainsi ? Que le ciel tout-puissant m’anéantisse si j’ai vu la coupe, et si jamais la pensée m’est venue de déshonorer le sang d’Abraham pour tous les vases précieux et tous les trésors du monde.

Putiphar.

Ah ! scélérats, c’est ainsi que vous vous conduisez ? — Qu’on les enchaîne !

Ruben.

Benjamin ! j’en déchire mes vêtements et mon sein.

Putiphar.

Vous êtes des larrons. L’on vous connaît. Allons vers le vice-roi.

Nephtali.

Ô ciel !

Benjamin.

Mes frères, ce n’est pas moi qui empêche votre voyage. C’est une ruse, c’est une perfidie qu’on a ourdie contre moi.

Ruben.

Nous le savons, tu es un ange, tu es incapable d’un tel crime.

Putiphar.

Marchez.

Benjamin.

Ciel pitoyable, fais connaître la vérité !

Ruben.

Dieu, j’espère, viendra à notre secours.

Bato.

Est-ce que nous retournons à la ville ?