venir à son aide sans risquer de vous compromettre. Je vais lui écrire une lettre, en lui disant que la personne qui lui écrit est une dame qui l’a vu passer lorsqu’on le menait en prison, et qui, émue de pitié en sa faveur, lui envoie des régals, des bijoux, de l’argent.
L’invention est charmante.
Eh bien, mon frère, attendez… Attendez ici que j’aie écrit ce billet. Seulement, dites-moi, que voulez-vous que j’envoie en même temps ?
Tout ce qu’il vous plaira.
Deux cents écus, est-ce assez ?
Fort bien.
En vérité, j’ai honte de faire porter la peine de ma faute à un homme innocent. Mais je serai toujours à temps de me déclarer. Voyons où ira l’aventure.
Seigneur don Fernand, veuillez nous suivre en prison.
Moi ?… Et pour quel motif ?
À cause du meurtre de don Pèdre. On m’a dit de vous arrêter. Mais soyez sans souci. C’est seulement pour vous confronter avec le prisonnier.
Je vous suis. Je vous en donne ma parole…
Je ne vous demande pas votre épée.
Eh bien, marchons. (À la cantonade.) Holà ! qu’on avertisse ma sœur que je vais en prison.
Scène III.
Je vous dis et vous répète que l’on m’a pris tout mon bagage.