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avez fait pour nous, nous voudrions vous en témoigner notre gratitude. Entrez, et reconnaissez cette maison[1].

Don Juan.

Il faut, madame, avoir pour vous les sentiments que je vous ai voués pour accepter cette faveur, et vous me comblez. J’allais partir ; mais vous exigez que je reste, je me soumets à mon bonheur, et je resterai ici à vos ordres aussi longtemps que vous le voudrez.

Léonarda.

Vous vous conduisez en galant homme que vous êtes.

Don Fernand, à Lisène.

Venez, madame, prendre possession de cette maison qui est vôtre.

Lisène, à part.

L’amour est un rêve de l’âme.

Don Fernand.

Place ! place !

Lisène, à part.

J’étais venue avec des intentions pacifiques, et me voilà de nouveau prête à la guerre. Quel sentiment subit s’est élevé en moi ! À peine ai-je vu un moment ce don Juan, et mon cœur est à lui !

Don Fernand et Lisène sortent.
Léonarda.

Entrez, mon bien, entrez, car vous aussi vous devez prendre possession de ces lieux.

Don Juan.

Ô mon bien adoré ! je mets à vos pieds ma bouche et mon âme.

Don Juan et Léonarda sortent.
Citron.

Votre grâce n’a rien à me dire ?

Inès.

Je suis à votre excellence.

Citron.

Je me félicite de me trouver dans la même maison.

Inès.

Vous ne m’en avez pas beaucoup d’obligations.

Citron.

Avez-vous vu la mule ?

Inès.

Ma foi, non. Pourquoi cette demande ?

Citron.

C’est que je ne sais plus sur quelle bête vous emmener si nous allons nous marier au pays qui a vu naître la mule.

  1. Entrad, y reconoced
    Esta casa.

    Formule de politesse espagnole.