Je sais les devoirs qu’imposent l’amitié et la reconnaissance. Laissez-moi faire… et puis vous verrez qui je suis. Adieu.
Je pourrai, n’est-ce pas, par votre entremise, la voir tous les jours ?
Je suis à vos ordres.
Avertissez-la donc que j’irai chez elle sous prétexte de vous voir.
Je suis, comme auparavant, votre prisonnier.
Je vous quitte plein de confiance en vous. (À part.) Ô mon cœur ! réjouis-toi ; ouvre-toi de nouveau à l’espérance !
Hélas ! mon bonheur a bientôt passé. Il avait commencé d’une façon trop glorieuse.
À quoi pensez-vous ?
Je suis rendu.
Que voulez-vous dire ?
Et je laisse tout. — N’as-tu point vu quelquefois de noirs nuages voiler tout à coup le plus brillant soleil ? n’as-tu pas entendu parler de navires déplorablement échoués au moment où ils touchaient le port ? N’as-tu pas ouï conter que souvent l’orage avait ravagé un champ, alors que le laboureur regardait avec orgueil la moisson prochaine ?… Ah ! décevante espérance !… ah ! fol amour !… je suis au milieu de la faveur et je pleure l’absence.
De quelle absence parlez-vous ?
Je pars.
Que voulez-vous dire ?
Il le faut, nous allons à Madrid.
À Madrid ?
Comment veux-tu que je serve les intérêts de don Louis auprès