Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/219

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Gironde ; arr. de Bordeaux, cant. de Blanquefort. — On s’étonne moins de trouver peu d’élèves à l’école de Saint-Médard, car cette commune, qui touche les Landes, en partage sans doute les inconvénients. Ici, les enfants sont fort occupés à garder les troupeaux ; l’hiver surtout, parce qu’en cette saison on éloigne peu les troupeaux ; l’été, on les envoie au loin, et plusieurs troupeaux sont confiés à un seul berger. Les enfants sont alors plus libres pour l’école, mais les travaux de la vigne les détournent encore.

Loire ; arr. de Saint-Étienne, cant. de Pelussin. — Cette contrée ne sera jamais une ressource pour des laïcs ; même avec le logement, le mobilier et un traitement fixe de 200 francs.

Lot-et-Garonne ; arr. de Marmande, cant. de Bouglon. — Je ne dois pas omettre une circonstance qui m’a été rapportée par M. de Bastard : c’est qu’un genre singulier de culture jette dans les champs de seigle, à deux époques principales, toute la population de ces campagnes : vers le carnaval, on déchausse les pieds de seigle que l’on suit le plus exactement possible, et l’on fait l’opération contraire lorsque l’épi est formé. Sans cette double opération, la récolte serait moins abondante et le grain moins bien nourri.

Lot-et-Garonne ; arr. de Marmande, cant. de Castelmoron. — L’aspect de ce canton est riant, le sol en est fertile. Tous les genres de culture y sont en activité, en sorte que, si l’instruction primaire n’y suit pas la richesse de la production, il faut peut-être l’attribuer aux événements désastreux qui ont affligé ce canton pendant plusieurs années successives. Les grêles les plus terribles ont enlevé les récoltes de la manière la plus absolue, et les habitants ont été obligés de pourvoir d’abord aux besoins physiques avant de songer à ceux de l’intelligence.

Lot-et-Garonne ; arr. de Marmande. — Une circonstance qui contribue beaucoup au peu de succès de l’instruction primaire, est la disette des livres dans les écoles, et le peu d’uniformité de ceux qu’on y trouve.

Meurthe ; arr. de Nancy, cant. de Nomény. — Ce canton est couvert d’enfants de l’hospice de Nancy (des communes en ont jusqu’à 70). La position de ces enfants réclame toute la sollicitude du gouvernement, l’instruction étant le seul bien qu’on puisse leur donner.

Moselle ; arr. de Sarreguemines. — Jusqu’ici les traitements n’avaient été fixés que pour l’hiver : aussi, bien des instituteurs sont persuadés qu’ils ne doivent tenir école que depuis la Toussaint jusqu’à Pâques, et qu’ils ont droit à un traitement plus élevé pour tenir école en été. Cette observation mérite toute l’attention de l’autorité. La rétribution devrait être établie par mois, et non par hiver.

Puy-de-Dôme ; arr. de Riom, cant. de Prousat. — La situation morale de l’instruction primaire est fâcheuse dans ce canton. La moitié des enfants émigrent dès l’âge le plus tendre, demandent l’au-