Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/221

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de leurs champs. Ce fait, presque partout, nous a été attesté par l’autorité locale.

Meuse ; arr. de Montmédy, cant. de Montfaucon. — Il serait à désirer que l’époque de la rentrée et de la sortie fût fixée. Un assez grand nombre d’instituteurs, pour travailler dans la campagne, soit pour eux, soit pour d’autres, sans doute parce qu’ils y trouvent plus de profit qu’à remplir leurs fonctions, s’empressent de les fermer dès que les enfants commencent à se retirer. Pour autoriser leur conduite, ils disent que quinze ou vingt élèves ne valent pas la peine qu’un instituteur reste enfermé toute l’année.

Puy-de-Dôme ; arr. de Clermont et d’Issoire. — Les moissons, les vendanges et les travaux des champs s’opposeront toujours à ce que les écoles des villages soient fréquentées avec autant d’assiduité que celles des villes ou des gros bourgs. D’un autre côté, dans la plupart des communes rurales du Puy-de-Dôme, les instituteurs eux-mêmes seraient très-peu disposés à tenir école pendant la belle saison, pour le très-petit nombre d’élèves qu’ils pourraient conserver. Possesseurs, pour la plupart, de quelques arpents de terre, ils aiment mieux les cultiver de leurs mains, que de payer pour qu’un autre soit chargé de ce soin.

Ardennes ; arr. de Réthel. — C’est aussi cette situation nécessiteuse de beaucoup de maîtres, qui est en partie cause des longues vacances des écoles. L’instituteur, qui ne reçoit souvent que la moitié du mariage qui lui a été promis, et auquel les mois d’école sont souvent fort mal payés, se débarrasse des enfants le plus tôt qu’il peut, afin de trouver quelques ressources dans les travaux de la campagne, ou dans l’exercice d’une profession quelquefois peu compatible avec son état d’instituteur.

Aube ; arr. de Bar-sur-Seine, cant. de Chaource.— Partout ailleurs, les vacances sont de six, sept et de huit mois ; qu’espérer de satisfaisant avec une pareille disposition de l’année ? Quand arrive le mois d’avril ou de mai, les instituteurs veulent aller aux champs, et ils donnent vacances aux élèves.

Gers ; arr. de Mirande, cant. de Riscle. — L’instituteur de V.... n’est pas au gré des habitants ; il fréquente les foires, les marchés, les cabarets ; je l’ai trouvé à travailler son champ pendant que ses élèves étaient réunis dans l’école.

Moselle ; arr. de Sarreguemines. — Plusieurs instituteurs possèdent des terres et des jardins, à la culture desquels ils se vouent trop exclusivement. Cet objet est un des plus grands obstacles à la tenue des écoles en été.

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