Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/289

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d’entre les instituteurs ne se recommandent pas par de véritables talents ; ne primant point au milieu d’une population hébétée, mal logés, mal vêtus, ne se distinguant des autres paysans que par plus de pauvreté et de dépendance, ils ne sont guère propres à engager leurs concitoyens à faire pour eux quelques sacrifices.

Landes ; arr. de Mont-de-Marsan et de Dax, cant. de Pissos. — Il y a si peu d’aptitude et de capacité dans les instituteurs de ce canton qu’on ne saurait mieux faire que de les renvoyer tous. Lire très-mal, former quelques lettres, voilà tout ce que savent ici les maîtres d’école. Ils sont incapables d’enseigner les premiers éléments de la grammaire française et de la géographie. Ils ne savent de l’arithmétique que quelques opérations purement machinales et violent l’orthographe et si souvent et si lourdement, qu’on ne peut raisonnablement espérer qu’ils puissent rendre à l’avenir quelques services à l’instruction.

199 (Voy. 197 Landes).

Basses-Alpes ; arr. et cant. de Barcelonnette. — Presque tous les maîtres ont un mauvais accent, une prononciation vicieuse, et il y en a bien peu qui entendent la théorie du calcul ; ils font lire la grammaire française aux enfants, mais comment pourraient-ils leur enseigner ce qu’ils ne savent pas eux-mêmes ?

Aube ; arr. de Bar-sur-Aube, cant. de Vandeuvres. — L’enseignement de l’arithmétique est tout aussi défectueux que dans le canton de Bar-sur-Aube, point de démonstrations, rien autre chose que de la routine.

Aube ; Ville de Troyes — L’enseignement est faible dans les écoles communales. La pratique seule est cultivée, la théorie aussi négligée que possible. On manque de livres ; on n’a pas de tableaux pour la géographie, la grammaire, le dessin linéaire, etc.

Hérault ; arr. de Montpellier, cant. de Montpellier. — Je n’ai pas trouvé, dans toute l’école de M. N…, un élève qui sût écrire un nombre de trois chiffres (le nombre 108). Ce M. N… était percepteur : il a perdu sa place parce qu’il a fait banqueroute.

Meurthe ; arr. de Lunéville. — L’enseignement du calcul serait plus satisfaisant, si les maîtres, faisant servir leurs leçons au développement de l’esprit des écoliers, savaient, par un raisonnement court et clair, démontrer aux élèves quelle opération il faut faire pour résoudre tel ou tel problème, etc. ; mais presque partout les enfants font machinalement une opération sans pouvoir l’expliquer par un seul mot.