Aller au contenu

Page:Loranger - Les atmosphères.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

eut plus que le silence et l’ombre d’où venait de temps en temps le bruit sec de quelques portes tardives.

Dans le rez-de-chaussée, on veillait encore.

L’homme entendait battre son cœur à ses tempes, et il eut un pressentiment de quelque chose de terrible qui allait se passer.

La nuit en s’épaississant lui devenait intérieure. Pour la première fois de sa vie, il en éprouvait la chose mystérieuse.

Il souffrait de cette attente qu’il n’avait pas prévue aussi pénible et prolongée.

Il fixait toujours la lumière de la fenêtre, avec l’espoir de la voir s’éteindre, quand, tout à coup, sans qu’il pût s’en expliquer le motif, il lui vint une peur grandissante de voir cette lumière s’éteindre, de savoir toute la vie de cette maison endormie. Il se mit à craindre cette nuit qu’il allait devenir.

À cette instant, une forme courbée dans une pose craintive passa devant la fenêtre allumée, et mit, pour

57