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Page:Lorin - L'air et la vitesse, 1919.djvu/20

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L'Air et la Vitesse


dins sous sa claie, substituant le roulement au glissement. Le principe de la roue était trouvé.

Celui qui songea le premier à voyager dans l’atmosphère ne paraît pas avoir eu de but bien défini. Le prestige de la chose l’attirait, il la considérait pour elle-même : voler d’abord, comme l’oiseau ; il serait temps de rechercher ensuite l’application pratique.

Alors il imagina l’aile à la mesure de l’homme, il imagina l’oiseau géant.

Ayant imaginé, il faut construire et c’est alors que l’ère des difficultés commence.

Il est, en construction, une notion jusqu’ici assez confuse, sans doute parce que sa considération ne s’est pas impérieusement imposée jusque-là : c’est la notion de l’échelle de construction.

Instinctivement, pourrait-on dire, nos constructeurs établissent leurs œuvres à l’échelle : c’est que des conditions d’adaptation imposent a priori certaines dimensions, et qu’en général les lois de la Résistance des matériaux permettent l’exécution sans difficultés spéciales. C’est ainsi qu’en locomotion, par exemple, la voie d’un matériel de chemin de fer, le gabarit sont définis a priori. Ce sont des données qui peuvent varier entre des limites très étroites pour rester à l’adaptation pratique de l’homme. Toutes les autres dimensions ou données techniques en découlent et tout cela se concilie parfaitement avec les exigences de la construction.

Lorsqu’un architecte bâtit une maison, elle peut être une simple cabane ou un palace, avoir un ou trente étages ; les procédés de construction, le choix des matériaux évoluent, mais la construction reste à l’échelle. Lorsqu’un ingénieur naval construit un navire, celui-ci, par ses dimensions, va du simple canot au vapeur de plusieurs milliers de tonneaux et, toujours, pour des raisons d’adaptation, d’aménagement, la construction reste à l’échelle.