Il faut imaginer que l’aéroplane circule sur un rail fictif, rail invisible, mais presque aussi bien défini, aussi immuable que le rail de chemin de fer. La voie aérienne s’impose, avec le départ et l’arrivée à la gare.
Déjà, la pratique de l’aéronautique a dégagé d’une façon très nette certains principes d’utilisation. Il est admis que le départ et l’arrivée s’effectuent, sauf accident ou missions guerrières très spéciales, en des lieux dénommés champs d’aviation. Mais il convient de bien distinguer les différents buts que l’on se propose d’atteindre. On peut dire que, actuellement, l’aviation comporte plusieurs branches, au moins trois :
L’aviation civile sportive ;
L’aviation civile commerciale (l’épithète n’est peut-être pas très précise, mais nous n’en voyons pas d’autre qui traduise exactement notre pensée.)
La guerre a développé l’aviation d’une façon prodigieuse ; elle a trouvé là une arme extrêmement précieuse qui rend d’immenses services, sans qu’on puisse prévoir une limite autre que celle imposée par la production. Quels que soient les dangers de l’aviation en elle-même, ces dangers s’ajoutent purement et simplement aux dangers de la guerre, dans une proportion qu’il n’est pas l’heure de préciser : tous ceux qui sont directement intéressés à la question connaissent cette proportion et c’est l’essentiel.
Il faut bien convenir que les temps héroïques de l’aviation civile ne sont pas accomplis. Nul doute que l’on arrive un jour plus ou moins éloigné à obtenir une sécurité excellente ; mais l’obtention de cette sécurité est liée à l’acceptation d’une foule de restrictions dont ne peut s’accommoder le sport qui subsistera probablement mais paraît devoir rester l’Aventure.