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L'Air et la Vitesse

XIII
L’ATTERRISSAGE, INCIDENT
Conditions que doit remplir un atterrissage sûr. — L’atterrissage tangentiel ne les remplit pas. — Principe de l’atterrissage incident. — Les objections.

Un procédé d’atterrissage sûr doit satisfaire aux exigences suivantes :

1o Maintien de la stabilité, c’est-à-dire de la vitesse, jusqu’au contact avec le sol ;

2o Suppression de la période de transition que comporte l’atterrissage tangentiel ;

3o Suppression du danger de capotage que comporte l’atterrissage tangentiel.

En somme, il ne reste qu’une alternative : c’est la chute, la chute voulue, méthodique. Il faut bien se pénétrer que toujours, sous une forme ou sous une autre, la chute guettera l’aviateur. Il faut prévoir ce que l’on ne peut empêcher ; il faut donc prévoir la chute, en faire un événement ordinaire, banal, courant, inoffensif. C’est impossible, dira-t-on ? Ce serait à désespérer de la sécurité de l’aviation.

Mais la chose n’est pas impossible, bien loin de là ; la question est parfaitement soluble, il faudrait seulement s’y intéresser, l’étudier, la résoudre, et ne pas la rejeter a priori, alors que, froidement, chaque jour, à chaque instant, on accepte le risque constant, immense,