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Page:Lorin - L'air et la vitesse, 1919.djvu/88

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L'Air et la Vitesse

On a vu l’automobile évoluer dans sa forme en partant d’un résultat bien acquis : la voiture à traction animée. La première automobile n’était pas autre chose qu’une de ces voitures sur laquelle on avait disposé un moteur. Puis, petit à petit, tous les inconvénients, tous les défauts de cette première conception se sont corrigés et l’automobile a pris sa silhouette propre ; les roues arrière, qui étaient de grandes dimensions pour des raisons de diminution de coefficient de frottement avec des paliers lisses, ont peu à peu diminué de diamètre, pour devenir égales aux roues avant. C’était là une réforme tout à fait logique, puisque la transmission mécanique de l’automobile doit procéder par réduction de vitesse angulaire entre le moteur et la jante et qu’il y avait, en conséquence, intérêt à réduire le diamètre de celle-ci, étant entendu que l’inconvénient des petites roues, relatif aux frottements plus grands, était extrêmement atténué par l’emploi du roulement à billes.

En même temps que les roues s’égalisaient, l’empattement augmentait, grâce à l’emploi de l’acier embouti. Finalement, l’automobile moderne ne rappelait plus que de bien loin l’antique véhicule qui avait servi à la concevoir.

Bien certainement, nous assisterons à une évolution analogue et encore plus caractérisée, avec l’avion qui paraît avoir eu l’oiseau pour premier modèle.

Un jour, sans doute, après bien des hésitations, un constructeur avisé tentera un essai de suppression de châssis de roulement[1]. Il choisira de préférence un petit avion de chasse très rapide pour lequel, précisément, le train de roues est un bien médiocre dispositif d’atterrissage. Il faudra, dans un premier essai, consentir une diminution de poids utile, sacrifier une partie de

  1. On pourra, provisoirement, conserver un châssis de roulement pour le lancement, mais ce châssis restera à terre, au départ.