Aller au contenu

Page:Lorin - L'air et la vitesse, 1919.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
L'Air et la Vitesse

XVII
LES ÉTAPES D’UNE INVENTION MÉCANIQUE

Après avoir remué bien des idées qui ne sont, très souvent, que des opinions fort discutables et dans lesquelles le lecteur ne nous aura sans doute pas toujours suivi, émettons encore un avis, un dernier qui, celui-là, recueillera bien certainement l’unanimité des suffrages : c’est que, devant l’aviation, s’ouvre un admirable avenir.

Très vieille de conception, très jeune de réalisation, l’aviation évolue rapidement. Elle a franchi lentement la laborieuse étape de la gestation et la voilà qui se développe à pas formidables. Chaque jour, elle enregistre un progrès, si petit soit-il, mais, bientôt, elle se trouvera devant une barrière, un obstacle qui marquera une étape à franchir. On observe, d’ailleurs, des situations analogues dans l’histoire de toutes les grandes inventions mécaniques. Une foule d’exemples se présente à l’esprit ; contentons-nous d’un seul, qui est très net : le canon. La constitution du canon a passé par les phases suivantes : bombarde de bois fretté, bombarde de fer, canon de bronze à chargement par la bouche, puis par la culasse, canon de fonte, puis d’acier, canon à frein automatique.

Où en est l’avion dans cette gamme d’étapes ? N’est-il pas encore la bombarde de bois ?