Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/169

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sept cantrevs. » ― « Je te l’accorde ; relâche la souris. » ― « Je ne la lâcherai pas avant d’avoir su qui elle est. » ― « C’est ma femme, et si cela n’était, je n’essaierais pas de la faire relâcher[1]. » ― « Pour quoi est-elle venue à moi ? » ― « Pour piller. Je suis Llwyt, fils de Kilcoet [2]. C’est moi qui ai jeté le charme sur les sept cantrevs de Dyvet, et cela par amitié pour Gwawl, fils de Clut, et qui ai puni sur Pryderi le jeu du Blaireau dans le sac [3] que Pwyll, chef d’Annwn, avait fait subir à Gwawl dans la cour d’Eveydd Hen, par une mauvaise inspiration. Ayant appris que tu étais venu habiter le pays, les gens de ma famille vinrent me trouver, et me demandèrent de les changer en souris pour détruire ton blé. La première nuit, il n’y eut que mes gens à y aller ; la deuxième nuit, de même, et ils détruisirent les deux clos. La troisième nuit, ma femme et les dames de la cour me prièrent de les métamorphoser aussi. Je le fis. Elle était enceinte ; sans cela tu ne l’aurais pas atteinte. Puisqu’il en est ainsi, et que tu la tiens, je te rendrai Pryderi et Riannon ; je débarrasserai Dyvet du

  1. V. notes critiques.
  2. Ce personnage paraît avoir été assez célèbre. Dafydd ab Gwilym, voulant vanter un brave, le compare à Llwyd, fils de Celcoet. Il est question dans le roman de Kulhwch, (plus bas. p. 216), de Llwydeu, fils de Kitcoet. Le nom de Cilgoet est conservé dans le nom d’un ruisseau qui prend sa source près de Ludchurch (Eglwys Lwyd), en Pembrokeshire (Eg. Phillimore, Owen’s Pembrok., t. I, p. 906, note 2.)
  3. Voir plus haut, Mabin. de Pwyll.