Page:Loti, Matelot (illustration de Myrbach), 1893.djvu/232

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semble le grincement d’une girouette ou d’une poulie rouillée. Et le quartier-maître de l’arrière, outré de toujours les entendre, leur disait, son sifflet serré entre les dents et leur montrant le poing :

— « Tu ferais pas mal de graisser un peu ta poulie, toi, les deux grands sales moineaux, là-bas ! »

Le fait est qu’ils avaient l’air de chanter à la mort, ces deux albatros.

L’agression du vent fut prompte, commencée tout de suite, avant la fin des préparatifs de défense. Dès le second soir, la voix toute-puissante, le « houhou » formidable des mauvais jours emplissait l’air, et on était assourdi de bruit. Et les lames enflaient des dos énormes, se rangeaient en longues files de bataille. Et les matelots étaient dans la mâture, au dan-