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Page:Loti - Jérusalem, 1895.djvu/43

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ces larmes, mais souveraines et sans résistance possible ; infiniment désolées, mais si douces : dernière prière, qui n’est plus exprimable, dernière adoration de souvenir, aux pieds du Consolateur perdu…



« J’ai fait faire des ouvrages magnifiques. J’ai fait des jardins et des clos où j’ai mis toutes sortes d’arbres. J’ai fait faire des réservoirs d’eau pour arroser les plants des jeunes arbres. » (Ecclésiaste, II, 4, 5, 6.)


Nous devons faire la halte de midi dans une vallée, auprès des citernes du roi Salomon, et n’entrer que vers trois heures à Bethléem, qui, derrière un tournant de montagne, vient de disparaître.

Dans un bas-fond, triste et abandonné comme toute la Palestine, nous rencontrons ces citernes, somptueux bassins qui approvisionnaient jadis le palais d’été de l’Ecclésiaste. Depuis des millénaires, tout a disparu, les palais, les jardins, les arbres, et il n’y a plus autour qu’un désert de pierrailles et d’asphodèles.

Une grande ruine imposante se dresse pourtant auprès des réservoirs ; un carré de murailles à cré-