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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/144

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Or, ce même jour, à ce même instant, la pauvre petite mystérieuse qui avait organisé l’escapade à Tchiboukli, s’apprêtait à franchir le seuil redoutable d’Yldiz pour y jouer une partie suprême. De l’autre côté de la Corne-d’Or, à Khassim-Pacha, derrière ses oppressants grillages, dans son ancienne chambre de jeune fille qu’elle avait reprise, elle était très occupée en face d’un miroir. Une toilette gris et argent, à traîné de cour, arrivée la veille de chez un grand couturier parisien, la faisait plus mince encore que de coutume, plus fine et flexible. Elle voulait être très jolie ce jour-là, et ses deux cousines, aussi anxieuses qu’elle-même de ce qui allait advenir, dans un lourd silence l’aidaient à se parer. Décidément la robe allait bien ; les rubis allaient bien aussi, sur les grisailles nuageuses du costume. Du reste, c’était l’heure… On releva donc la traîne par un ruban à la ceinture, ce qui est en