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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/202

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XV

Le lendemain, il passait par hasard à pied dans la grand-rue de Péra, en compagnie d’aimables gens de son ambassade, qui s’y étaient fourvoyés aussi, les Saint-Enogat, avec lesquels il commençait de se lier beaucoup. Un coupé noir vint à les croiser, dans lequel il aperçut distraitement la forme d’une Turque en tcharchaf ; madame de Saint-Enogat fit un salut discret à la dame voilée, qui aussitôt ferma un peu nerveusement le store de sa voiture, et, dans ce mouvement brusque, André aperçut, sous le tcharchaf, une manche en une soie couleur citron à dessins verts qu’il était sûr d’avoir vue la veille.

"Quoi, vous saluez une dame turque dans la rue ? dit-il.

— Bien incorrect, en effet, ce que je viens de faire, surtout étant avec vous et mon mari.

— Et qui est-ce ?…