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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/241

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XXI

André leur écrivit sur l’heure. À Djénane, il disait:« Ne plus vous revoir, —ou mieux ne plus entendre votre voix, car je ne vous ai jamais vue, —et cela parce que vous m’avez fait une gentille déclaration d’amitié intellectuelle ! Quel enfantillage ! J’en reçois bien d’autres, allez, et ça ne m’émotionne pas du tout. » Il tenait de prendre la chose en badinage et de se confirmer dans un rôle de vieil ami, très aîné, un peu paternel. Dans le fond, il était inquiet des résolutions extrêmes que cette petite âme fière et obstinée était capable de prendre; il ne s’y fiait pas, et sentait d’ailleurs qu’elle lui était déjà très chère, que ne plus la revoir assombrirait tout son été.

Dans sa lettre, il réclamait aussi la suite de l’histoire promise, et, en finissant, contait, pour l’acquit de sa conscience, comment par hasard il les avait toutes les trois « identifiées ».