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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/284

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comprimées comme les nôtres, si vous saviez ce quest un sentiment idéal, fait dadmiration et de tendresse !…. DJÉNANE."

Ils correspondaient souvent, à cette fin de saison, pour leurs périlleux rendez-vous. Elles pouvaient encore assez facilement lui faire passer leurs lettres, par quelque nègre fidèle qui arrivait en barque à Thérapia, ou qui venait le trouver dans l’exquise Vallée-du-Grand— Seigneur le soir. Et lui qui navait de possible que la poste restante de Stamboul, répondait le plus souvent par un signal secret, en passant dans son caïque, sous leurs fenêtres farouches. Il fallait profiter de ces derniers jours du Bosphore, avant le retour à Constantinople où la surveillance serait plus sévère. Et on sentait venir à grands pas lautomne, surtout dans la tristesse des soirs. De gros nuages sombres arrivaient du Nord, avec le vent de Russie, et des averses commençaient de tomber, qui mettaient à néant parfois leurs combinaisons les plus ingénieusement préparées.

Près de la plaine de Béicos, dans un bas-fond solitaire et ignoré, ils avaient découvert une petite forêt vierge, autour dun marais plein de nénuphars. Cétait un lieu de sécurité mélancolique, enclos entre des pentes abruptes et dinextricables verdures ; un seul sentier dentrée où veillait Jean Renaud, avec un siffle