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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/294

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XXIX


Pour la seconde fois depuis le retour du Bosphore, André et son trio de fantômes étaient ensemble, dans la maison clandestine, au cœur du Vieux-Stamboul.

— Vous ne savez pas, disait Mélek, notre prochain rendez-vous, ce sera ailleurs, pour changer. Une amie à nous qui habite à Mehmed-Fatih, votre quartier d’élection, nous a offert de nous réunir chez elle. Sa maison tout à fait turque, où il n’y a aucun maître, est une vraie trouvaille, calme et sûre. Je vous y prépare du reste une surprise, dans un harem, plus luxueux que celui-ci et au moins aussi oriental. Vous verrez ça !

André ne l’écoutait pas, décidé à brûler ses vaisseaux aujourd’hui pour essayer de connaître les yeux de Djénane, et très préoccupé de l’aventure, sentant que s’il s’y prenait mal, si elle se cabrait dans son refus, avec son caractère incapable de fléchir, ce serait fini