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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/358

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XXXVII

Vers le 10 du mois d’avril, le valet de chambre d’André, en le réveillant le matin, lui annonça d’une voix joyeuse, comme un événement pour lui faire plaisir:

« J’ai vu deux hirondelles ! Oh ! elles chantaient, mais elles chantaient !… »

Déjà les hirondelles étaient à Constantinople ! Et quel chaud soleil entrait ce matin-là par les fenêtres ! Mon Dieu, les jours fuyaient donc encore plus vite qu’autrefois ! Déjà commencé, le printemps; déjà une chose entamée, au lieu d’être en réserve pour l’avenir, comme André pouvait se le figurer hier encore par le temps sombre qu’il faisait, et avant les hirondelles apparues ! Et le prochain été, qui arriverait demain, qui arriverait tout de suite, serait le dernier, irrévocablement le dernier de sa vie d’Orient et le dernier sans doute de sa simili-jeunesse… Retourner en Turquie,