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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/379

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XLI


Septembre vient de finir !… Maintenant la belle teinte rose des bruyères, sur les collines d’Asie, se meurt de jour en jour, se change en une couleur de rouille. Et, dans la vallée de Béicos, les colchiques violets sont fleuris à profusion parmi l’herbe fine des pelouses ; la jonchée des feuilles de platanes, la jonchée d’or est partout répandue. Le soir, pour fumer son narguilé devant la cabane de quelqu’un de ces humbles petits cafetiers qui sont encore là, mais qui vont repartir, on choisit une place au soleil, on recherche la dernière chaleur de l’été déclinant ; ensuite, dès que les rayons commencent à raser la terre et que l’on voit comme un reflet rouge d’incendie sur l’énorme ramure des platanes, on sent une fraîcheur soudaine qui vous saisit et qui est triste ; on s’en va, et les pas sur l’herbe font bruisser les feuilles mortes. À présent, les grandes pluies d’automne, qui