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Page:Loti - Les Désenchantées, 1908.djvu/405

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pointe du pied, et se penchaient, sans mot dire, vers ce lit de mortel sommeil. C’était la mère, créature passive et bonne, toujours si effacée qu’elle comptait à peine. C’étaient les deux aïeules, mal résignées, muettes et presque dures dans la concentration de leur désespoir. Ou c’était le père, Mehmed-Bey, visage bouleversé de douleur et peut-être de remords ; au fond il l’adorait, sa fille Mélek, et par son implacable observance des vieilles coutumes, il l’avait conduite à mourir… Ou bien encore, qui entrait en tremblant, c’était la pauvre mademoiselle Tardieu, l’ex-institutrice, mandée les derniers jours parce que Mélek l’avait voulu, mais tolérée avec hostilité comme responsable et néfaste.

Les yeux de l’enfant agonisante s’étaient refermés ; à part un frémissement des mains quelquefois, ou une crispation des lèvres, elle ne donnait plus signe de vie.