la flamme des lampes. Ils effeuillent les lotus, épuisés de chaleur artificielle, qui tombent en morceaux, de tous les vases, et sèment sur les invitées leur pollen, leurs larges pétales roses pareils à des cassons de globes d’opale…
La pièce à effet réservée pour la fin est un trio de chamécen, long et monotone, que les guéchas exécutent en pizzicato rapide, sur les cordes les plus hautes, pincées très court. On dirait la quintessence même, — puis la paraphrase, l’exaspération, si l’on peut dire, — de cet éternel chant d’insectes qui sort des arbres, des plantes, des vieux toits, des vieux murs, de tout, et qui est la base même des bruits japonais…
Dix heures et demie. Le programme est rempli et la réception terminée. Un dernier pan ! pan ! pan ! général et les petites pipes rentrent dans leurs étuis guillochés, se rattachent aux ceintures ; les mousmés s’agitent pour partir.
On allume, au bout de bâtonnets, une quantité de lanternes rouges, grises ou bleues, et, après des révérences sans fin, les invitées se dispersent dans l’obscurité des sentiers et des arbres.