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II


Comme si c’était d’hier, je me rappelle le soir où, marchant déjà depuis quelque temps, je découvris tout à coup la vraie manière de sauter et de courir, — et me grisai jusqu’à tomber, de cette chose délicieusement nouvelle.

Ce devait être au commencement de mon second hiver, à l’heure triste où la nuit vient. Dans la salle à manger de ma maison familiale — qui me paraissait alors un lieu immense — j’étais, depuis un moment sans doute, engourdi et tranquille sous l’influence de l’obscurité envahissante. Pas encore de lampe allumée nulle part. Mais, l’heure du dîner approchant, une bonne vint, qui jeta dans la cheminée, pour ranimer les bûches endormies, une brassée de menu bois.

Alors ce fut un beau feu