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venue tout à fait mystérieuse depuis qu’il n’est plus permis d’y lire les trois syllabes de La Salle.


De labelle la teste oustez
Et samere decapitez.


Suivons le conseil de M. Pottier. Décapitons, mais un peu plus qu’il n’avait fait ; tranchons les deux premières syllabes de chaque mot. Que trouvons-nous ?

D’abord : l’abé ou l’Abbé, n’est-ce pas ? les deux orthographes sont de l’époque.

Ensuite : Samer. — Qu’est-ce que Samer ? une abbaye de Bénédictins. — Où était-elle située ? en Picardie, près de Boulogne.

Ainsi nous cherchions un moine picard, et dès les deux premiers mots, en suivant de la façon la plus simple et la plus régulière les indications de l’auteur, nous trouvons


L’ABBÉ (DE) SAMER

c’est-à-dire un bénédictin du Boulonnais.

Du même coup nous expliquons les vers 5 et 6 qui embarrassaient tant M. Pottier, et nous comprenons pourquoi les syllabes du nom


Toutes trois à messe vendront [viendront]
Sans teste, bien chantee et dicte.


À la messe ? mais bien entendu, puisque c’est l’abbé.