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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 10.djvu/56

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de le dire, tant Alceste et Corneille se ressemblent. Alceste continue.


Quelque sensible tort qu’un tel arrêt me fasse
Je me garderai bien de vouloir qu’on le casse
On y voit trop à plein le bon droit maltraité
Et je veux qu’il demeure à la postérité,

Comme une marque insigne, un fameux témoignage
De la méchanceté des hommes de notre âge.
Ce sont vingt mille francs qu’il m’en pourra coûter,
Mais pour vingt mille francs j’aurai droit de pester.


Ah ! si l’on imitait les alexandrins comme les terres cuites alexandrines, quel bel art serait le pastiche !

Les « trucs » de Pierre Corneille, un demi-siècle durant, n’ont pas varié d’une ligne, mais je ne crois pas qu’on les ait encore découverts, ni même cherchés. L’un des plus puissants artifices que gouverne Pierre Corneille est l’une des forces d’Homère. Je n’en retrouve aucune tradition parmi les poètes latins, romans ni français. Le vers de Corneille est grec, n’en doutez pas. Corneille nous détourne vers Lucain parce qu’il ne dit jamais ses véritables sources. Et moi-même, au fait, pourquoi les dirais-je ? Trouvez-les. Trouvez quels vers de Rodrigue, de Médée ou d’Émilie, quels vers d’Alceste ou d’Attila, de Mascarille ou de Sertorius supposent un pacte si rare avec