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jockeys. Les Grecs ne séparaient pas à ce point l’idée Force et l’idée Beauté. Ils pensaient que les peintres et les sculpteurs cherchent le Beau à leur manière, et que les athlètes le réalisent en eux-mêmes : leur Esthétique admettait donc parmi les arts l’exercice physique ; mais ici, elle ne pouvait distinguer l’homme de l’œuvre, puisque le résultat du sport est le développement du sportsman : c’est pourquoi elle formait l’athlète selon les mêmes lois d’harmonie et de proportion que Phidias imposait à ses cavaliers nus.

Dans ce but, ils avaient institué le fameux concours du pentathle, qui n’était pas autre chose qu’un vaste championnat en cinq manches.

Tous les concurrents se mettaient d’abord en ligne pour le saut : épreuve éliminatoire pour laquelle l’espace à franchir était réglé d’avance. Ceux qui réussissaient prenaient part à un deuxième concours : le lancement du javelot, et cette fois les quatre meilleurs « lanciers » étaient seuls retenus pour les épreuves suivantes. La course éliminait le quatrième concurrent. Le disque éliminait le troisième…

Comme on le voit, les premières épreuves et les demi-finales se répétaient symétriquement : le saut et la course prouvant la vigueur des jambes, le javelot et le disque celle des bras.

Les deux vainqueurs s’avançaient alors l’un vers l’autre et entraient en lutte, corps à corps.