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II


Cette très jeune amante, cette femme-enfant, où et comment le poète la rencontre-t-il ?

Est-ce à travers tous les dangers, au moyen de tous les artifices, ruses, fourberies et stratagèmes, dont la légende accréditée chez nous charge les mœurs orientales ? est-ce dans cette forêt de mystères et d’embûches que les aventures d’amour poursuivent là bas leurs fins naturelles ?

Non ; ceci n’est vrai que d’Alger, du Caire ou de Bagdad, cités exceptionnelles de ce grand peuple errant et libre qu’est la famille arabe. Et même là, tant de secrets et de luttes insidieuses autour de la femme ne sont ordinairement que les péripéties de l’adultère : sujet de contes et non de poèmes. L’innombrable littérature musulmane[1] où les complexités de l’adultère forment si souvent la trame du récit, excuse

  1. Persane, arabe ou turque. V. Les Mille et une Nuits. Le Mikri Zenan, ou les Ruses des Femmes, traduit du turc par Decourdemanche. Paris, 1896, in-12, etc. On sait que les Mille et un Jours de Pétis de la Croix sont un recueil factice imité des deux recueils précédents, et du Feredj bad Chiddeh.