Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 11.djvu/87

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Nue, ou à peine couverte d’une chemise flottante, c’est tout un, la jeune fille des tribus arabes proprement dites n’a guère de secrets à cacher devant les hommes même qui ne la courtisent point. Le seul respect de sa virginité la protège, avec la crainte de son père, et celle de Dieu.

Elle n’a pas, comme la mauresque, autour de sa personne précieuse, le triple voile les pantalons lacés, les robes abondantes, l’enceinte des murailles et les ferrures des portes. Dès qu’on la touche elle est prise, si l’on ose la toucher, et si elle le permet.

Elle marche avec ses sœurs par les sentiers des champs, elle parle aux hommes qui passent, elle sait très bien entendre les vers d’amour et elle sait aussi leur répondre.

Un orientaliste a écrit que l’Arabie Heureuse était le seul pays où l’on pût mettre convenablement en scène la poésie bucolique[1].

  1. Jones, Essai sur la poésie asiatique, iv, p. 527.