Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 12.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
britomartis

Des mouches de la mort et des vers du tombeau.

le chœur

Sphione… mais tu dors ? peut-être au bord de l’eau
  Tu laissas ta tunique grise
Et le dieu de la source ou quelque satyreau
  D’un philtre subtil t’a surprise.
Maintenant, sous les fleurs qui protègent tes yeux
  Tu dormiras beaucoup d’années.
Quel est le vert séjour réservé par les dieux
  À tes paresses fortunées ?

britomartis

La plaine souterraine et le lac de l’oubli.

le chœur

  Pourquoi les bras ont-ils pâli ?
  Pourquoi les mains si transparentes,
  La lèvre qui garde le pli
  D’autres lèvres sur elle errantes,
  La gorge calme sous le lin
  Que nul souffle lent ne soulève.
  Les yeux clos, le front sibyllin
  D’où prit son vol le dernier rêve…

britomartis

Sphione, je te vois : c’est bien. Dans un instant
Je ne te verrai plus. Le Destin est content