que les cheveux, comme un vase d’or sur une colonne d’ébène. Il reconnaît Chrysis.
Le souvenir et du miroir et du peigne et du collier revient à lui vaguement ; mais il n’y croit pas, et dans ce rêve singulier la réalité seule lui semble rêverie…
« Viens, dit Chrysis. Entre sur mes pas. »
Il la suit. Elle monte avec lenteur un escalier couvert de peaux blanches. Son bras se pend à la rampe. Ses talons nus flottent sous sa jupe.
La maison n’a qu’un étage. Chrysis s’arrête sur la dernière marche.
« Mais il y a quatre chambres, dit-elle. Quand tu les auras vues, tu n’en sortiras plus. Veux-tu me suivre ? As-tu confiance ? »
Il la suivrait partout. Elle ouvre la première porte et la referme sur lui.
Cette pièce est étroite et longue. Une seule fenêtre l’éclaire, où s’encadre toute la mer. À droite et à gauche, deux petites tablettes portent une douzaine de volumes roulés.
« Voici les livres que tu aimes, dit Chrysis, il n’y en a pas d’autres. »
Démétrios les ouvre : ce sont l’Oineus de Chéremon, le Retour d’Alexis, le Miroir de Laïs d’Aristippe, la Magicienne, le Cyclope et le Boucolisque de Théocrite, Œdipe à Colone, les Odes