Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/287

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risme une de ses théories morales, il reprit avec aisance le cours normal de ses idées.


Il se rappela vaguement une invitation à dîner qu’il avait acceptée pour la veille, puis oubliée dans le tourbillon des événements, et il se promit de s’excuser.


Il réfléchit sur la question de savoir s’il devait mettre en vente son esclave tailleur, vieillard qui restait attaché aux traditions de coupe du règne précédent et ne réussissait qu’imparfaitement les plis à godets des nouvelles tuniques.


Il avait même l’esprit si libre qu’il dessina sur le mur avec la pointe de son ébauchoir une étude hâtive pour son groupe de Zagreus et les Titans, une variante qui modifiait le mouvement du bras droit chez le principal personnage.

À peine était-elle achevée, qu’on frappa doucement à la porte.


Démétrios ouvrit sans hâte. Le vieil exécuteur entra, suivi de deux hoplites casqués.


« J’apporte la petite coupe, » dit-il avec un sourire obséquieux à l’adresse de l’amant royal.


Démétrios garda le silence.