Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/180

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peut pus respirer… Ah ! et pis tant pis !… On peut se desserrer… Ouf ! le busc ! le corset est par terre !… Quel soulagement !… Et puis les boutons du pantalon… Ça serre le ventre aussi… Oh ! on peut déboutonner ça… C’est sous la table, on n’y verra rien…

Pendant ce temps, à la faveur d’une huitième flûte qui a des reflets très rassurants, il a débouclé les jarretières, et les bas de soie noire enlevés ont découvert une jambe ronde et rosée, et des pieds… si spirituels[1]… là, tout au bout de l’autre côté de la table. Elle rit tellement qu’elle ne se défend pas. Il fait même si chaud qu’elle enlève sa chemise… Après dix flûtes, c’est bien permis. Le pantalon lui-même a glissé… mais c’est sous la table… Personne n’y voit rien.

Tout en faisant des plaisanteries, il s’est déshabillé lui-même, il a soufflé les bougies pour étouffer tous les scrupules, et ils sont là, sur le tapis, entrelacés… râlants… Oh ! ! oh ! la bonne nuit que la nuit du mardi gras !


Dimanche, 12, 5 h. 1/2.
tableau

Hugo — Gœthe — Shakespeare — Dante.
  1. Les « pieds spirituels », ce n’est pas trop mal. Mais le reste est un peu bête.