Page:Louÿs - Histoire du roi Gonzalve et des douze princesses, 1927.djvu/44

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Disant cela, Prima se mit en posture à genoux sur le lit, la tête dans l’oreiller. Puella, et pour cause, ne disait plus rien. Aussi la jeune fille reprit, avec une religieuse langueur :

« Que sens-je ? Un baiser sur le trou du cul ? Que dis-je, un baiser ? un suçon ! Voyez ma rougeur !

— Épatant, le suçon !

— Taisez-vous ! je ne l’ai que trop senti !… Ah ! et cette langue !

— Elle vous déplaît ?

— Je ne dis pas cela ; mais j’ai peur que ce ne soit pas convenable.

— On verra çà demain. Ouvrez bien les fesses.

— Oui, oui. Vous ne penserez pas de mal de moi ? Sincèrement ?

— Sincèrement, çà ne me choque pas.

— Vous me troublez. Je ne sais rien de ces choses… pas même les mots… mais vous me faites feuille de rose comme une gougnotte.

— Si vous ne savez pas les mots, voulez-vous que je vous les apprenne ?

— Non. J’aime mieux rester innocente. Goussez-moi, le trou du cul sans que je vous le demande et tirez-le avec les pouces… Je ne vous vois pas ; je vous pardonne… Ah ! la putain de petite langue ! Jusqu’où m’encule-t-elle ! C’est indécent.

— À quoi sentez-vous que c’est indécent ?

— À ce que je bande ! Mais taisez-vous donc, encore une fois ! Quand une jeune fille vertueuse à une langue dans le derrière, elle n’aime pas qu’on la lui retire pour lui demander ce qu’elle éprouve !