Page:Louÿs - Le Crépuscule des nymphes, 1925.djvu/127

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Elle s’en retourna ; mais elle était perdue. Elle prit un nouveau sentier qui descendait rapidement vers une vallée invisible. Ses pauvres petits pieds las se heurtaient aux pierres, s’accrochaient aux racines, glissaient sur le tapis brun des fuyantes aiguilles de pins. A un tournant du chemin irrégulier que suivait le cours d’un ruisseau, elle s’arrêta devant un couple divin.

C’étaient deux nymphes, d’essences différentes, l’une d’elles présidant aux forêts et l’autre aux eaux printanières. L’oréade avait apporté à la naïade les fraîches offrandes reçues des hommes, et toutes deux se baignaient dans le courant, ondoyantes et embrassées.

« Naïade, dit Byblis, as-tu vu le fils de Cyanée ?

— Oui. Son ombre a passé sur moi.