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qui a fait saigner la pauvre maman depuis la lèvre du con jusqu’au milieu de la fesse. J’en ai failli avoir un coup de folie. Alors pendant presque deux ans maman n’a plus recommencé ! »

Charlotte rêva un instant, puis elle eut un vague sourire :

« C’est l’année où j’ai eu le plus de succès auprès des gousses. Il y a des jeunes filles qui commencent à jouir à dix-huit ou vingt ans, ou même plus tard. Moi, j’ai commencé de bonne heure et l’idée que maman avait eue de me raser faisait de moi un phénomène.

« Une gousse qui s’étend sur un lit en soixante-neuf sous une petite pucelle sans poils et qui lui fait minette et qui reçoit dans la bouche autant de foutre (et quel foutre !) qu’une nourrice peut donner de lait, tu peux croire qu’elle est excitée… Je dis « et quel foutre… » Tu sais qu’il y a deux sortes de gousses, celles qui lèchent le cul de leur bonne parce qu’il a plus de goût que celui de leur amie, et celles qui cherchent au contraire tout ce qu’il y a de plus délicat. Pour celles-ci, un pucelage sans plumes qui bave comme le con d’une gitane, elles ne se lasseraient pas d’y passer la langue.

« J’ai eu beaucoup de gousses à treize ans et, crois-tu ? je souffrais presque autant qu’à me faire fouetter. La langue m’éreinte. C’est dix fois plus qu’il n’en faut pour me faire jouir. Tu as vu tout à l’heure comme je me branlais, à peine si je me touche. Je n’ai même pas besoin de me toucher. Veux-tu que je te fasse plaisir comme ça ?