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— Comment ?

— Tant que tu voudras, encule-moi sans que je me branle, tu me feras jouir avec ta queue comme si tu enfilais une petite baiseuse.

— Alors, pourquoi te branles-tu ?

— Oh ! c’est merveilleux tout de même. On jouit quand on veut.

— Charlotte, lui dis-je, tu viens de me répondre une énormité.

— Ça ne m’étonne pas de moi. Je suis si conne ! » fit-elle en secouant la tête.

Et comme je la tenais affectueusement, et qu’elle se sentait en sécurité dans mes bras, elle me dit avec un rire qui la renversa tout entière :

« Si l’Histoire des poils de mon cul » pourrait avoir cent volumes, alors combien en faudrait-il pour l’Histoire de mes conneries ?

— Mais quelle rage as-tu de t’injurier ?

— Explique-moi ce que j’ai dit d’énorme.

— Tu prétends que je ne connais pas ton métier de putain ? Et je te réponds que tu ne connais pas ton métier d’amoureuse. »

La phrase était si claire que Charlotte la comprit.

« Amoureuse ? fit-elle en se penchant sur moi. Mais tu n’entends donc rien à tout ce que je te raconte ? Amoureuse de qui ? Amoureuse du cochon qui vient m’enculer trois fois par semaine et qui me fait avaler son foutre avant ma première communion ? Amoureuse de la vache qui a cinquante ans, qui est six fois grand-mère et qui frotte son cul sur ma petite figure ? Amoureuse du fou qui me chie sur le corps pendant que maman le suce ? Amoureuse