Page:Louis - Le Colonialisme, 1905.djvu/12

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annexé près des trois quarts des continents et des îles, le Royaume-Uni à lui seul occupe bien les deux septièmes du monde habité. On a calculé que de 1885 à 1900 il a acquis de trois à quatre millions de milles carrés, — soit de quinze à vingt fois la France, — avec 60 millions d’hommes. Le contingent total de ses ressortissants doit excéder, à l’heure actuelle, 350 millions. Il a des annexes créées d’ancienne date, telles l’Inde, et les provinces canadiennes arrachées à la France en 1763, le Cap conquis sur la Hollande à l’heure des grandes guerres de l’Empire, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ce furent là les piliers, en quelque sorte, d’une domination qui s’étendit de proche en proche.

Si l’on examine les récentes acquisitions, celles qui se placent dans le dernier quart de siècle, elles peuvent à peu près s’énumérer comme il suit : Bornéo (1888) ; Weï-Haï-Veï, sur le littoral chinois (1898) ; le Bechuanaland (1895) ; la Rhodesia (1888), c’est-à-dire une immense contrée au nord du cap de Bonne-Espérance ; les districts du Zambèze et du Nyassa (1891), — et l’Ouganda (1890), dans l’Afrique du centre ; l’Afrique orientale (1886-1890) ; la Nigeria, soit une grande portion du bassin du Niger, avec les cités maîtresses de Kano, Bida, Yacoba, et de 25 à 40 millions d’hommes ; le Transvaal et l’Orange (1900) ; la Nouvelle-Guinée (1887).

Mais ce n’est point tout encore. Les Anglais ont étrangement agrandi certaines possessions où ils étaient déjà établis ; — l’Inde, par exemple,