Page:Louis - Le Colonialisme, 1905.djvu/13

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que les récentes campagnes du Chitral et du Thibet ont pourvue de bastions renforcés, la Birmanie, les Strait’s Settlements, les États Malais, les dépendances de la côte occidentale d’Afrique. Si vaste que fût déjà, avant 1880, leur zone de souveraineté, ils l’ont démesurément accrue ; ils ont fait beaucoup plus peut-être en comblant certaines lacunes, en supprimant certaines résistances. Maîtres effectifs de l’Égypte, ils ont ressaisi le Soudan égyptien qui leur avait échappé depuis le grand soulèvement Mahdiste ; ils ont profité de la campagne de lord Kitchener contre les derviches, pour entamer le chemin de fer du Haut-Nil, qui courra à la rencontre de celui de l’Afrique australe, et amorcera la longue ligne du Cap au Caire. La construction d’une voie ininterrompue, d’une extrémité à l’autre du continent noir, l’exécution du programme conçu simultanément par lord Cromer, l’habile et dur proconsul d’Égypte, et par Cecil Rhodes, le conquistador de la Rhodesia, sera la grande œuvre des années qui vont s’écouler. L’Angleterre se hâtera d’autant plus d’accomplir ce plan colossal, que la victoire japonaise ferme l’Asie aux puissances blanches, et qu’elle devra abandonner toute visée sur la vallée chinoise du Yang-Tsé.

Tout compte fait, l’expansion coloniale récente de la Grande-Bretagne ne le cède pas en importance aux poussées antérieures. Pour la bien apprécier, il faut l’envisager dans son ensemble. Les contemporains s’attachent parfois beaucoup