Page:Louis - Recherches sur les effets de la saignée, 1835.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la première saignée, si elle a été pratiquée à une époque rapprochée du début. Et si alors on n’examine pas le malade avec soin, on croit avoir jugulé une maladie dont on n’a réellement beaucoup diminué que le mouvement fébrile et quelques autres symptômes. J’ai recueilli un exemple remarquable de ce fait, l’année dernière. Je veux parler d’un jeune homme d’une constitution assez forte, malade depuis moins de vingt-quatre heures quand il fut admis à l’hôpital de la Pitié, et ayant alors tous les symptômes de la pneumonie ; une dyspnée extrême, beaucoup de douleur au côté gauche, la respiration précipitée, le pouls très accéléré (plus de cent dix pulsations), la chaleur élevée. Il ne pouvait se tenir qu’à son séant ; ses crachats étaient rouillés, visqueux, demi transparens ; le son du thorax un peu obscur en arrière, inférieurement, où l’on entendait, à-la-fois, du râle crépitant, une respiration confuse, ou comme bronchique, dans quelques points, de la broncophonie sans égophonie. Le malade fut saigné du bras jusqu’à la syncope, peu après son arrivée, et perdit vingt-cinq onces de sang. Bientôt après il éprouva un grand soulagement, et, le lendemain, la diminution des accidens généraux était telle, que plusieurs personnes qui assistaient à ma visite,