Page:Louis - Recherches sur les effets de la saignée, 1835.djvu/40

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croyaient avoir sous les yeux l’exemple d’une pneumonie jugulée. La douleur était beaucoup moindre que la veille, le pouls ne battait pas cent fois par minute, l’anxiété avait disparu, l’expression de la physionomie était naturelle. Cependant les crachats conservaient leur aspect caractéristique ; l’obscurité du son et la broncophonie avaient lieu dans un espace plus considérable que la veille. Et cette obscurité du son, résultat de l’hépatisation imparfaite du tissu pulmonaire, ne pouvait être attribuée à un épanchement de liquide dans la plèvre ; car on entendait une crépitation fine, très près de l’oreille, dans une partie de sa surface : et d’ailleurs l’obscurité du son qui s’était étendue vers le sommet, n’avait pas gagné en largeur ; de manière que la pneumonie, loin d’avoir été jugulée par une première et copieuse saignée, avait pris plus de développement et d’étendue depuis : développement qui ne s’arrêta qu’au cinquième jour de la maladie, dont la convalescence[1] ne commença que du neuvième au dixième ; comme on l’observe assez fréquemment chez des sujets saignés moins largement, à une époque plus

  1. La convalescence de ce sujet, et celle des malades dont il s’agit dans ce chapitre, ont été fixées d’après les bases indiquées dans le chapitre premier.