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Page:Louis Bethléem - La littérature ennemie de la famille, Librairie Bloud & Gay, 1923.djvu/37

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par des exemples plutôt que par des lois, et par des influences plutôt que par des sanctions ». On le sait, l’idée n’est jamais inféconde. Quand elle est semée par le monde, elle germe et porte des fruits. Dans le cas qui nous occupe, ce sont des fruits amers, des fruits de mort. Quelques détails vont suffire à le démontrer.

C’est un fait hors de conteste que de nos jours plus que jamais, les idées et les œuvres, jadis confinées dans quelques groupes étroits et choisis, se répandent dans des milieux les plus étrangers à la vie intellectuelle, les moins prévenus, les plus perméables aux influences extérieures. Le Bonhomme Chrysale l’expliquait, l’autre jour, dans les Annales.

« J’accorde, écrivait-il, qu’il y ait dans certaines œuvres du xviie et du xviiie siècles autant de libertinage que dans les productions modernes du même ordre. Le danger d’un écrit ou d’un spectacle ne se mesure pas à ce qu’il contient, mais à sa puissance d’expansion, à l’état du milieu où il rayonne. Autrefois le livre polisson, tiré à quelques exemplaires, se distribuait sous le manteau. C’était une manière de luxe assez coûteuse et malaisée à atteindre. Maintenant l’ordure